Nicole Elmer.
Née en 1951 à Saint-Etienne. Elle vit et travaille dans le Gard.
Ses œuvres sont empreintes de ses voyages et expériences artistiques précédentes : de l'Irlande aux Antilles, des Etats-Unis à Madagascar, de la céramique à la création de masques utilisant branches et fibres de cocotiers, bois flottés, graines, aux collages avec matériaux de récupération.
A partir de 2002, lors de son retour dans un village gardois, elle choisit le papier de soie pour s'exprimer en peinture. Matière, couleur et signe.
La matière, elle va l'obtenir grâce à un support inhabituel en peinture, le papier de soie. Ce n'est pas un matériau inerte. Avant d'y appliquer la peinture, il faut le domestiquer, l'affronter, le défier : l'enduire demande une concentration et une retenue extrême, le moindre geste trop brusque et le papier se roule, se déchire. Le souffle, le corps tout entier va dicter le geste, comme dans la phase suivante, celle de la graphie. Cette confrontation aboutit à la transformation du papier, à lui conférer une matière propre avec ses inégalités et imperfections. Après l'attente du séchage, le papier dompté, plus aucune retenue n'est de mise, elle peut laisser libre cours à ses élans, le maltraiter, le plier, le froisser et obtenir une nouvelle texture prête à recevoir la peinture acrylique.
Une alliance va s'opérer entre ce matériau fragile et les couleurs vives et chatoyantes. Ce choix de couleurs n'est pas pictural. Ce n'est d'ailleurs pas un choix : la couleur s'impose à elle sur le papier comme dans la vie. Constante de couleurs se superposant par un jeu de transparence.
Le signe, le trait, la tache, vont être le dialogue entre peinture et écriture, une écriture non à lire, mais à regarder, des formes imaginaires qui entraîneront chacun dans un voyage intérieur. Toute graphie est la trace d'un geste, le signe, une expression ornementale.