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Working Series

Chronologiquement la première série de Working c’est la Pologne. Puis j’ai fait TGV, les Chambres Fortes et enfin les Abattoirs.
A l’exception de TGV, qui est un travail de commande, les autres sont des envies personnelles nées après une première série consacrée au Périphérique. Dans tous les cas il s’agit d’une mise en situation dans un univers où ta place n’est pas donnée. Comment moi je réagis dans ces lieux là ? Expérience en même temps humaine et physique qui me densifie. Que ce soit difficile, être sur le fil. Permet la jubilation venant du fait de ne pas être à sa place physiquement : cela se retrouve dans les abattoirs, les plateformes pétrolières et même dans les séries sur la chirurgie. Ce sont des incursions dans des territoires interdits. Photographier ce qui est censé être moche et nous dérange. Retrouver une poésie dans des endroits qui ne sont pas censés en avoir. Ouvrir une fenêtre sur des mondes que l’on côtoie sans les voir.
En chirurgie on a des instruments qui ressemblent à des instruments de torture, avec des scènes d’une violence inouïe. C’est ce qui m’intéresse dans cette dualité du monde que l’on vit. On se sert de choses que l’on dénigre. Tout le monde est contre les abattoirs mais on veut manger de la viande. Société bâtie sur des ambiguïtés que l’on n'a pas envie de voir. Face obscure de la barquette de côtelette.

  A propos du reportage photographique fait par François Lacour du Périf (Périphérique) Françoise Moiroux écrit :
« De cette collection de moments, il conserve un souvenir exaltant. L’osmose contemplative qui le lie à cet univers hostile procède du désir de « passer outre la laideur supposée et de déceler de la beauté dans les lieux où son évidence fait défaut ». Dans ce refus des conventions, il perçoit les traces de sa révolte contre la bourgeoisie genevoise dont il est issu. L’acuité visuelle, qui l’enracine dans les milieux professionnels de la pub, n’est pas non plus étrangère au chemin qu’il s’est frayé dans la forêt de signes du périf.
François Lacour assimile celui-ci à une « cicatrice qui bourgeonne », en raison de « tout ce qui s’y raccroche malgré la blessure infligée à la ville ». Son empathie avec le territoire se conjugue à la jubilation esthétique. »
D’Architectures 178 – Déc. 08/janv. 09, p. 56.
 

   
     
     
     
     
     
     
     
 
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